Propriétés de la valériane
La valériane, Valeriana officinalis L., est une plante médicinale issue de la famille des Caprifoliaceae, connue en Europe et utilisée depuis l’Antiquité pour ses propriétés relaxantes. Son nom provient du latin « valere » qui signifie « bien se porter ». La valériane était préconisée notamment par Hippocrate pour lutter contre la nervosité et les troubles du sommeil et pour apaiser l’organisme. Pline l’Ancien recommandait quant à lui la valériane en tant que traitement médicinal contre les contractions nerveuses et les spasmes. Les Romains s’en servaient contre les palpitations et l’arythmie puis la valériane a été employée pour soigner l’épilepsie.
De nos jours l’usage de la valériane se retrouve en phytothérapie et l’utilisation de ses racines demeure inégalée pour favoriser le sommeil et lutter contre le stress et les insomnies[1]. En effet, l’efficacité de la valériane sur les problèmes d’endormissement liés à la nervosité et l’anxiété est scientifiquement reconnue par les plus hautes instances de santé telles que l’EMA (Agence Européenne du Médicament) et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). L’espèce Valeriana officinalis L. est ainsi largement cultivée face à l’engouement pérenne pour ses vertus anti-stress, en Europe mais aussi aux Etats-Unis et en Russie.
A l’origine de ces propriétés apaisantes on trouve l’acide valérénique[2] dont les principes actifs sont notamment responsables de la réduction de l’anxiété. Cet acide contenu dans la racine de la valériane engendre un effet calmant et soulage l’agitation nerveuse. Les effets spasmolytiques, myorelaxants, et dépresseurs de la plante lui sont également attribués. Relaxante pour les muscles et sédative, la valériane renferme d’autre part des flavonoïdes hypnotiques qui permettent à la plante d’agir sur l’organisme comme un somnifère. En réduisant l’anxiété, la valériane contribue à la récupération d’un sommeil de qualité tout en favorisant un endormissement serein.
Ce sont généralement les parties souterraines de la plante qui sont utilisées, les racines. Ces dernières sont pourvues en valérénal et en glutamine. On retrouve toutefois la valériane sous plusieurs formes sur le marché des ingrédients naturels : teinture mère, extrait fluide, extrait sec et tisanes de racines séchées.
Les principes actifs qui entrent dans la riche composition de la valériane sont les cétones sesquiterpéniques[3], les sesquiterpènes non volatils, les alcaloïdes et les iridoïdes. Valeriana officinalis L. contient par ailleurs des GABA[4][5], de l’huile essentielle supérieure à 0,5% (renfermant des monoterpènes) ainsi que des lignanes et des valépotriates[6]. Grâce à ses composants bioactifs, la valériane est source de bienfaits et connaît toujours un grand succès pour retrouver un sommeil de qualité. Ses atouts santé demeurent en effet majeurs dans nos sociétés contemporaines où le sommeil cristallise les problèmes dûs au stress et à l’anxiété, et qui se sont aggravés avec l’apparition du COVID-19.
[1] FONTENEAU, Jean-Marie. La phytothérapie au service du patient insomniaque. Actualités Pharmaceutiques, 2019, vol. 58, no 588, p. 14-16.
[2] ISTACE, Loelya, QUETIN-LECLERCQ, Joëlle, et JANSSENS, Isabelle. La racine de valériane, une alternative thérapeutique aux benzodiazépines dans la prise en charge des troubles du sommeil?
[3] Aubépine, passiflore, valériane : triade de la sérénité / Marie-Jeanne Metras-de Francqueville ; [sous la dir. de] Annie Wattez Mémoire ou thèse (version d'origine) https://www.sudoc.fr/080719538
[4] JOHNSTON, Graham AR, HANRAHAN, Jane R., CHEBIB, Mary, et al. Modulation of ionotropic GABA receptors by natural products of plant origin. Advances in pharmacology, 2006, vol. 54, p. 285-316.
[5] ORTIZ, José G., NIEVES-NATAL, Jennifer, et CHAVEZ, Pedro. Effects of Valeriana officinalis extracts on [3H] flunitrazepam binding, synaptosomal [3H] GABA uptake, and hippocampal [3H] GABA release. Neurochemical research, 1999, vol. 24, no 11, p. 1373-1378.
[6] SOLATI, J. et SANAGUYE MOTLAGH, H. Anxiolytic effects of Valepotriates extracted from Valeriana officinalis L. in rats. Journal of Inflammatory Diseases, 2008, vol. 12, no 3, p. 63-67.
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